Historique
La fondation
Les débuts de la colonisation...
Les premiers occupants du territoire étaient des amérindiens Malécites. Par contre, l'arrivée des premiers colonisateurs au Témiscouata correspond à la venue d'une vingtaine de soldats du 10e bataillon des Vétérans royaux. Ces « colons militaires » étaient venus s'installer avec leur famille sur des terres qui leur avaient été concédées pour fin de culture. Ce n'est qu'à partir de 1851 que s'amorce une grande période de peuplement au Témiscouata. En 1854, 70 colons résident à Dégelis au sein de 10 familles. En 1881, le nombre de personnes recensées s'élève à 672.
L'érection canonique
Le 5 mai 1885, Mgr Jean Langevin, premier évêque de Rimouski, accordait à notre paroisse un décret d'érection canonique sous le patronage de « Sainte-Rose » en reconnaissance envers une certaine Rose Marquis, bienfaitrice de la dite mission. Le 15 juin 1885, des francs-tenanciers demandaient la reconnaissance de ce territoire comme paroisse civile. Le 24 septembre 1885, Sainte-Rose-du-Dégelé est proclamée « paroisse » par le lieutenant-gouverneur.
De paroisse au statut de ville
En 1929, les propriétaires du village envoient une requête au lieutenant-gouverneur lui demandant la séparation de la paroisse de Sainte-Rose-du-Dégelé et la formation d'une nouvelle municipalité sous le nom de municipalité du village de Sainte-Rose-du-Dégelé. La demande de division ne demeure qu'au niveau de la requête et, ce n'est qu'en 1956 que la municipalité reçoit ses armoiries.
En 1967, un arrêté du Conseil change le nom de la paroisse pour Sainte-Rose-du-Dégelis, et en 1969, la municipalité obtient son statut de ville et devient « Dégelis ».
La dénomination
L'origine de la dénomination...
Lors de sa proclamation en 1885, la dénomination "Sainte-Rose-du-Dégelé" désignait la paroisse. Le "dégelé" duquel la ville tire son nom signifie en ancien français "qui ne gèle pas". Ce phénomène se produit sur une distance de près de 15 kilomètres sur les eaux de la rivière Madawaska et celles du lac Témiscouata juste en amont du barrage. Malgré les froids intenses des longs mois d'hiver, les eaux demeurent libres de glace.
Comment expliquer ce phénomène...
Une hypothèse plausible permet de faire intervenir des notions de courants et de remontée des eaux de profondeur. Près de la décharge, le lit du lac Témiscouata remonte graduellement pour former un seuil à l'endroit même où le barrage a été construit. Les eaux profondes du lac, plus chaudes, glisseraient sur cette rampe ascendante et remonteraient ainsi près de la surface. Le temps que prend l'eau pour se refroidir jusqu'au point de congélation expliquerait pourquoi les eaux de la rivière Madawaska s'écoulent ensuite, libres de glace, sur une distance de près de 15 kilomètres. De mémoire d'homme, le "dégelis" se produisait même avant l'érection du barrage en 1929-1930.
Un milieu hospitalier pour la Sauvagine
Saviez-vous que le phénomène du "dégelé" rend possible l'hivernage de quelques espèces de canards parmi lesquelles on retrouve le garrot à oeil d'or, le canard colvert, le canard noir, le grand harle et le harle couronné? Le harle huppé et le canard branchu hivernent aussi à l'occasion.
La Corporation d'aménagement du lac Témiscouata et de la rivière Madawaska a d'ailleurs installé une série de nichoirs sur les berges de la rivière Madawaska pour favoriser la nidification de cette dernière espèce.
La religion
Regard sur la vie religieuse...
Dans ses débuts, la mission de Sainte-Rose-du-Dégelé est desservie par les prêtres de Notre-Dame-du-Détour (Notre-Dame-du-Lac). Au premier recensement effectué en 1854, on compte 10 feux, 10 familles, 70 âmes dont 31 communiants.
Chapelle-église : 1866
Après une première requête refusée en 1852 en raison d'un trop petit nombre de familles existantes (6 familles, 30 personnes), les habitants de cette jeune mission obtiennent une réponse positive de l'Archevêché pour la construction d'une chapelle en 1866. Celle-ci sera construite sur un terrain appartenant à M. Antoine Dumont en bordure du nouveau chemin du Témiscouata. Elle devra mesurer quarante-huit pieds par trente-deux pieds au coût de 300 $.
Premier missionnaire desservant résident
Le 6 novembre 1877, une lettre de l'évêque de Rimouski, Mgr Jean Langevin, annonce que M. Louis Stévenart vient d'être chargé de la desserte de la Mission de Sainte-Rose-du-Dégelé.
Ce dernier, né en Belgique vers 1825, fut ordonné prêtre, probablement à Louvain en Belgique. Après un bref séjour aux États-Unis, il s'installe au Canada où il s'occupe, paraît-il, d'agriculture et d'élevage de moutons. Il sera nommé desservant résident de la Mission de Sainte-Rose-du-Dégelé de 1877 à 1881.
En 1881, l'abbé Joseph Martin succède à Louis Stévenart comme missionnaire prêtre résident. Il sera en poste jusqu'en 1885.
La chapelle Sainte-Anne
Les paroissiens ont une grande dévotion envers Sainte-Anne. En 1895, ils construisent une chapelle en son nom au sommet de la montagne au nord de l'avenue Principale. Celle-ci est incendiée en 1911 et la même année, les paroissiens décident de la reconstruire.
Chaque année, une grande fête religieuse est organisée pour la bonne Sainte-Anne de façon solennelle. Procession à la montagne, grand-messe, vêpres, litanies, adoration du St-Sacrement, et vénération de la relique de sainte Anne complète la fête religieuse.
Église : 1906
Le premier curé de Sainte-Rose-du-Dégelis, M. Achille Thibault (1885-1915), songe à construire une église digne de la paroisse qu'est devenue Sainte-Rose.
La nef de celle-ci mesurera cent pieds de longueur par cinquante-deux pieds de largeur, le choeur, trente pieds de longueur par vingt-neuf pieds, et les murs de vingt-sept pieds de hauteur.
La première messe est chantée dans la nouvelle église par le curé Achille Thibault le 24 décembre 1905, et celle-ci sera bénie le 20 septembre 1906 par l'évêque de Rimouski.
Les rénovations
En 1915, le révérend Achille Thibault décède. Son remplaçant, le curé Charles-André Lavoie, propose alors diverses souscriptions pour terminer l'intérieur de l'église, acheter un orgue, installer un chemin de croix, etc.
Un orgue Casavent est donc acheté en 1920, et le successeur du curé Lavoie, le curé Eudore Desbiens bénit le chemin de croix de l'église en 1921. Une statue du Sacré-Coeur est placée devant l'église sur un socle de granit en 1930. Des travaux de rénovation intérieurs sont effectués en 1942, ainsi qu'à l'extérieur en 1953. L'intérieur de l'église sera repeint en 1961 et 1983.
Les écoles
L'éducation et les écoles de rang
En 1851, le parlement de la province de Québec vote la loi des inspecteurs d'école qui deviendront les conseillers des commissions scolaires. À l'époque, dès que l'on compte assez d'enfants en âge de fréquenter l'école, soit sept ans, le missionnaire ou le curé de la paroisse effectue des démarches auprès d'un particulier du rang pour utiliser une pièce de sa maison afin d'ouvrir une classe en attendant la construction de l'école.
C'est ainsi que les prêtres ont fortement contribué au développement de l'éducation et de l'instruction en attendant l'organisation des commissions scolaires.
En 1872-1873, on compte cinquante filles et trente garçons dans trois écoles de rang dont une était située au village (à la place du Cinéma d'aujourd'hui), au Vieux Chemin et le Chemin Neuf. On estime alors que seulement le quart des enfants fréquentent l'école. En 1882, on retrouve cent quatre-vingt enfants dans ces trois mêmes écoles. En 1883, une quatrième école s'ajoute dans le Rang 2 et durant les années subséquentes, d'autres écoles sont ouvertes dont une dans la route Lapointe et une autre près de la rivière-aux-Bouleaux. En 1908, la Commission scolaire de Ste-Rose-du-Dégelis dispense l'enseignement dans sept écoles.
La population s'accroit et le nombre d'inscriptions aux écoles augmente au même rythme de telle façon qu'en 1915, on doit aménager deux classes au 2e étage de l'école du village. Les commissaires d'école engagent un plus grand nombre d'institutrices diplômées et celles qui ne le sont pas promettent de se présenter aux examens de l'instruction publique. À l'époque, le salaire des institutrices est fixé à 125 $ par année.
École modèle
En 1921, la Commission scolaire décide de remettre la vieille école du village à la Fabrique et on l'utilise comme salle paroissiale. Elle construit une nouvelle école de deux étages avec quatre classes (aujourd'hui : Résidence Dégelico) en face de l'église paroissiale. Il s'agit d'une école "modèle" qui permet aux finissantes de passer les examens au Bureau des Examens à Notre-Dame-du-Lac afin d'obtenir un brevet d'enseignement élémentaire, modèle ou complémentaire. En 1923, la commission scolaire confie la direction de l'école modèle aux Soeurs du St-Rosaire. Durant l'année 1925-1926, on compte six classes à l'École modèle et une classe dans chacune des six écoles de rang.
Collège pour garçons
En 1935, la Commission scolaire construit un collège pour garçons du côté Est de la salle paroissiale (aujourd'hui : Office municipal d'habitation). Les garçons fréquentent cette école de la 7e à la 9e année. En 1935, M. Gérard Sirois devient le premier instituteur laïc pour garçons avec un salaire de 500 $ par année. Les institutrices laïques touchent un salaire de 275 $, tandis que les six religieuses et la supérieure reçoivent un montant de 1775 $ par année.
École normale
En janvier 1940, Mgr Georges Courchesne adresse au premier ministre du Québec Adélard Godbout, une lettre exposant la situation de son vaste diocèse et démontrant la nécessité d'une école normale afin de pourvoir aux besoins de la région, en formant des institutrices bien aguerries qui pourront continuer à tenir les écoles de rang avec habileté. La demande est acceptée et la construction débute le 29 mai de la même année. À l'automne 1940, quarantes jeunes filles, dont 6 de Dégelis, inscrites à l'École normale (aujourd'hui : École secondaire) sont accueillies par les religieuses de Notre-Dame-du-St-Rosaire.
Collège St-Pierre
Devant l'augmentation du nombre d'élèves, le collège St-Pierre (aujourd'hui : École St-Pierre) est construit derrière l'église en 1950. Il compte six classes pour garçons et une résidence. Les Frères des Clercs St-Viateur arrivent à l'automne 1950 et ceux-ci enseignent aux garçons jusqu'en 1962.
École Élisabeth
Le nombre sans cesse croissant d'élèves inscrits nécessite la construction d'une école de huit classes pour filles. L'école Élisabeth (aujourd'hui : bureaux de la Commission scolaire & service de garde) est donc érigée en 1955 et les soeurs du St-Rosaire en assument la direction.
École Mgr Desbiens
En 1956-1957, plusieurs résidents demandent que leurs enfants fréquentent les écoles du village. La Commission scolaire autorise la mise en chantier d'une école de douze classes et d'une résidence pour les religieuses. Le transport scolaire sera également assumé par les directions d'école. La nouvelle école de filles Mgr Desbiens (aujourd'hui : École Desbiens) sera construite en 1962; elle les accueillera à compter de la septième année.
École secondaire régionale
Avec la création du ministère de l'Éducation du Québec et le renouveau pédagogique, l'École normale est appelée à disparaître avec la mise en place des nouveaux collèges, dits CEGEP. L'École normale ferme ses portes en juillet 1967. Cependant à l'automne, les soeurs du St-Rosaire louent des locaux à la Commission scolaire régionale du Grand-Portage et l'École normale devient l'École secondaire régionale de 1967 à 1970, et par la suite, la polyvalente Dégelis. On procédera à l'agrandissement de l'établissement en 1974.
L'économie
L'agriculture des pionniers
Les premiers colons ne possèdent pratiquement rien. La chasse, la pêche et la culture sont les moyens de subsistance de la plupart des colons de Sainte-Rose. Les nouveaux habitants défrichent les lots afin d'y cultiver la terre, ce qui occupe les familles de façon intense; il faut d'abord défricher, labourer, herser, semer et récolter. La femme travaille beaucoup au jardin pour ensuite faire des conserves de légumes et de viande. Elle confectionne les vêtements, s'occupe des tâches ménagères, nourrit les animaux de ferme, et assure l'éducation des enfants.
Les autres membres de la famille s'occupent du labour des champs avec l'aide de boeufs. La plupart des cultivateurs possèdent quelques vaches qui leur donnent suffisamment de lait pour se faire un peu d'argent. Ils ont également des cochons, des moutons et des poules. Vers l'an 1900, les cultivateurs vendent des oeufs à 0,25$ la douzaine et des patates à 0,50$ le quart. La vie s'avère assez pénible en ces temps de début de colonisation. Les enfants sont contraints de quitter l'école très tôt et d'autres n'y vont même pas afin de venir en aide à leur famille dans les travaux de la ferme.
Le chemin de fer
La ligne de chemin de fer du Témiscouata est construite en 1888 par la "Témiscouata Railway Company" entre Rivière-du-Loup et Edmundston. Sur le trajet, nous retrouvons la municipalité de Sainte-Rose et ses gares dont l'une est située sur la 6e Rue, et l'autre à la ferme Hickson (au sud de la municipalité). La gare du village possède des entrepôts et un service de télégraphie.
On utilise la voie ferroviaire pour l'importation de denrées alimentaires, de produits destinés au bétail et à la terre, et aussi pour l'exportation de produits d'élevage et de la forêt.
En 1937, on estime qu'environ 1300 voyageurs utilisent ce moyen de transport. Avant 1955, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche, un train mixte (passagers et marchandises) relie Rivière-du-Loup et Edmundston.
En 1949, le gouvernement canadien fait l'acquisition de la compagnie de chemin de fer au montant de 480 000 $. Le 1er janvier 1950, celle-ci est confiée aux "Chemins de fer nationaux du Canada (CN)".
Jusqu'en 1973, ce service sera considérablement diminué compte tenu de l'amélioration des routes et de la concurrence provoquée par l'utilisation de l'automobile et du camion. Le Canadien National mettra fin aux opérations du chemin de fer en 1988.
Les ressources forestières
La crise des années 1930 entraînera de nombreuses difficultés dans le secteur de l'agriculture. Ainsi, l'agriculture de subsistance est en baisse et ne suffit plus pour combler les besoins des familles. Les ressources forestières deviendront alors un complément monétaire. Beaucoup de cultivateurs doivent se diriger vers les scieries pendant l'hiver afin d'augmenter leurs revenus.
C'est ainsi que plusieurs prennent goût à travailler dans les moulins à scie parce que les salaires sont plus élevés. On estime qu'environ cent-vingt-cinq cultivateurs travaillent au chantier. Ils y passent une période moyenne de trois mois et gagnent de cette occupation environ 120 $ chacun. La drave rapporte aussi un revenu intéressant pour les cultivateurs. Cette activité demande beaucoup d'habileté car elle comporte des dangers. Au printemps, durant une période de deux mois, les hommes dravent le bois jusqu'au "Pulp Mills" à Edmundston.
Au fil du temps, Dégelis voit naître un certain nombre de moulins. Aux environs de 1880, M. Alexandre Lapointe construit une scierie au confluent de la rivière-aux-Sapins et de la rivière-aux-Perches, de même qu'un mouliin à farine sur cette dernière. Par la suite, plusieurs résidents ouvriront des scieries et créeront bon nombre d'emplois. À lui seul, M. Charles F. Michaud opèrera quatre moulins entre 1926 et 1948.
Le développement de l'industrie forestière
M. Georges Deschênes débute dans l'industrie du sciage en 1947. Après plusieurs embûches, son entreprise prendra de l'expansion au fil des ans, et en 1974, s'ajoutent au bois de sciage pour la construction, le bois d'oeuvre, le bardeau, la clôture, le charbon de bois et les copeaux. En 1973-1974, l'entreprise embauche une centaine de travailleurs. L'industrie poursuit son expansion et en 1982, elle emploie cent soixante-quinze personnes.
En 1970, Raoul Guérette Inc. décide de construire une usine à Dégelis se consacrant à la finition du bois de construction et la fabrication de clôtures domiciliaires. À son ouverture, trente-trois employés y travaillent, et en 1978, cent quarante personnes y sont engagées pour l'hiver, cent-quatre vingt dix pour l'été et cent soixante-dix en forêt. En 1982, leur nombre atteint cinq cent vingt.
Les commerces et les métiers d'autrefois
En 1893, le premier commerce de Dégelis est celui de M. Octave L'Italien, marchand général, situé sur l'avenue Principale. Il est intéressant de mentionner que les magasins, jadis, n'étaient pas spécialisés dans la vente de produits, mais plutôt généralisés, d'où l'appellation de marchand général. On y découvre des vêtements, des médicaments, de l'alimentation, de la quincaillerie, et parfois même des matériaux de construction.
Plusieurs commerces font leur apparition. Qu'ils soient de détail ou de service, ils répondent aux besoins des citoyens. Les magasins se spécialisent dans des domaines aussi diversifiés que l'alimentation, l'automobile, le divertissement, la gestion des affaires, l'habillement, l'hôtellerie, la quincaillerie, la restauration, les soins personnels.
Au début des années 1900, l'Hôtel Squateck est construit près de la gare du chemin de fer. Le touriste, le voyageur de commerce et le pensionnaire sont bien accueillis à leur descente du train. Divers corps de métier font leur apparition dont un premier forgeron en 1905, un cordonnier (1910), un boucher (1914), un laitier (1920), un fromager (1921), un beurrier (1928), un boulanger (1929).
Au début des années 1920, on retrouve à Sainte-Rose une agence de la Banque d'Hochelaga. En 1930, la Banque Provinciale du Canada ouvre une de ses filiales dans notre municipalité. En 1979, celle-ci fusionnera avec la Banque Canadienne Nationale pour former la Banque Nationale. La "Caisse populaire de Sainte-Rose-du-Dégelé" ouvrira en 1941.
En 1934, un premier garagiste offre des services de mécanique générale et d'essence. Vers 1939, un premier restaurant appelé "Café Royal" est ouvert sur la rue Principale. Cet établissement répond aux besoins d'une clientèle âgée de quinze à trente ans. À titre d'exemple, pour "trente sous", le client peut se procurer un sandwich, un hot dog, une barre de chocolat et une liqueur.
Construit en 1944, le Marché Soucy est l'un des premiers du genre du village, soit une épicerie-boucherie. Au début, les fruits et légumes sont vendus en vrac et habituellement fournis par les cultivateurs et un grossiste. La viande provient également des agriculteurs et de la firme Canada Packers.